Jules-Edouard GOTTRET (1869-1953)
Pharmacien, publiciste, homme politique, membre fondateur du Parti indépendant (catholique), et rédacteur en chef du journal Le Courrier de Genève.
Jules-Edouard GOTTRET est né le 16 juin 1865 à Veyrier. Il est le fils de Jean, entrepreneur, et de Marie-Anne Corajod.
Pharmacien de formation, il fait ses études à Genève et à Paris, puis ouvre une importante officine à Rive. Très tôt, il se passionne cependant aussi pour la politique et devient un militant actif au sein de la minorité catholique. Il préside le parti chrétien-social, devient maire de Veyrier (1892-1917), puis est élu député au Grand Conseil genevois (1914-1936). Au Conseil national (1917-1947, doyen d’âge en 1943), Jules-Edouard Gottret se distingue par son assiduité et la conscience avec laquelle il s’acquitte de son mandat.
Il fonde en 1910 l’Indépendant genevois, puis dirige dès 1917 le Courrier de Genève pour lequel il rédige notamment la chronique parlementaire. Président de l’Association de la presse genevoise de 1921 à 1923, il devient également l’Administrateur de la Caisse hypothécaire de Genève.
Grand spécialiste des problèmes de douanes, il s’investit dans les relations économiques franco-suisses et notamment tout ce qui concerne les zones franches. Il est alors fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1948 et reçoit sa décoration des mains de Xavier de Gaulle, Consul général de France à Genève.
Homme de foi, Jules-Edouard Gottret se montre ferme sur ses convictions catholiques, mais fait cependant preuve de tolérance. A Veyrier, on le consulte alors pour tout : la santé de la grand-mère, l’achat d’un pré, les études du fils, le remède à donner à un cheval poussif, etc. Avec l’âge, la véhémence de Jules-Edouard Gottret se transforme en une sorte de sagesse profonde, et on l’écoute avec respect citer des sentences, des proverbes dont il est souvent l’auteur.
Sous la signature de « Scriba », un portrait de lui parut dans la Tribune de Genève en 1937. Il avait alors 68 ans. En voici un extrait:
« Il représente à nos yeux l’expérience la plus décantée et le détachement le plus philosophique. Entre nous, et pour exprimer toute notre pensée, Thalès de Milet, Anaxagore et tous les bonzes de la Grèce antique étaient, en comparaison de ce cher papa Gottret, une bande de jean-foutre. Car la philosophie, ça ne s’enseigne pas, ça se vit. Or, contemplez la mine réjouie et calme, l’oeil malin sous la lourde paupière, la moue légère des lèvres, la bienveillance de la barbiche, le placide bonheur de l’oreille, l’aménité des bajoues, la science du nez; et vous conclurez avec moi que voilà tout justement la mine d’un Sage en action. »
Jules-Edouard Gottret s’éteint le 19 février 1953 en provocant un deuil profond non seulement à Veyrier, mais aussi dans tout le canton.
Il est à noter qu’un chemin situé dans le centre de Veyrier porte son nom.