Pétition à l’attention de l’Assemblée constituante Octobre 1862

« Dans l’intérêt des familles et du pays, [ayez] l’extrême bonté de faire signer la présente pétition par le plus grand nombre de citoyens possible et de l’envoyer de suite à Monsieur le Président de la Constituante.

Le Comité

A Monsieur le Président et à Messieurs les membres de la Constituante,

Monsieur le Président et Messieurs,
Les soussignés, pères de famille et électeurs dans le canton de Genève, consternés de la décadence des écoles rurales ou suburbaines du canton de Genève, tant du côté des progrès littéraires que du côté de l’éducation du cœur, – consternés du dépérissement moral où sont tombés les enfants, devenus incorrigibles, ingouvernables et, très souvent inaccessibles à tout sentiment honnête, – consternés du régime mixte, matérialiste, antichrétien, profondément immoral qui semble devoir être de nouveau imposé à nos écoles de campagne, à voir la tournure que prend la Constituante, tant par l’absence du Christianisme qu’elle consacre, que par le refus qu’elle semble devoir faire définitivement aux communes des moyens seuls efficaces de pouvoir soustraire leurs enfants à l’enseignement délétère et aux fâcheux exemples d’un régent immoral et impie, viennent respectueusement auprès de vous, Monsieur le Président et Messieurs pour trois motifs :

Le Premier, c’est pour protester hautement et de tout notre pouvoir contre un enseignement mixte, matérialiste, antichrétien, sachant Messieurs qu’il n’y a de moralité et de civilisation que par l’élément chrétien. Les peuples qui ne sont pas chrétiens ou qui ne le sont plus sont barbares.

Le second, – pour vous dire que nous voulons au nom de la part de souveraineté qui appartient aux catholiques, des écoles catholiques pour nos enfants.

Le troisième, – c’est pour charger nos mandataires catholiques à la Constituante d’appuyer hautement et chaleureusement les mêmes recommandations, faute de quoi, nous nous verrions forcés, à notre grand regret, de refuser nos suffrages à la Constituante.

Nous sommes avec le plus profond respect
Monsieur le Président et Messieurs
Vos humbles serviteurs.

Document PCV / A -245