L’Arve, une rivière…des terres australes et antarctiques françaises !

Saviez-vous que l’Arve, cette belle et impétueuse rivière qui descend du massif du Mont-Blanc et qui traverse notre commune avant de se jeter dans le Rhône, n’est pas unique au monde et qu’une petite sœur existe aussi sur les terres australes et antarctiques françaises des îles Kerguelen?

Lac de Chamonix et vallée de l’Arve (Glacier de Chamonix – au nord est de la Calotte glaciaire Cook)

Curieuse découverte en effet, surtout lorsque l’on apprend avec surprise que cette rivière traverse aussi une vallée du même nom, et qu’elle est alimentée par le lac frontal du Glacier de… Chamonix !
Décidemment, si l’on n’y prête pas attention, on croirait remonter la Vallée de l’Arve jusqu’au Mont-Blanc !

Lac de Chamonix et vallée de l’Arve (Glacier de Chamonix – au nord est de la Calotte glaciaire Cook)

Yves Joseph de Kerguelen-Trémarec (1734-1797)

Dans les faits, les toponymes rappelant certains lieux de la métropole française ne sont pas rares aux Kerguelen. Dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), ils sont avant tout les témoins des découvertes qui ont été faites progressivement depuis l’arrivée sur l’archipel d’Yves Joseph de Kerguelen-Trémarec en 1772. Les explorateurs, chasseurs, pêcheurs, savants, et bien sûr navires de différentes marines nationales qui se sont succédés sur l’archipel ont eu pour vocation de réaliser de nouvelles cartes géographiques, mais aussi parfois de faire une description zoologique et botanique des lieux.

Lors de l’expédition de James Cook, en 1776, celui-ci croit découvrir de nouvelles îles, qu’il nomme « Les îles de la désolation ». Il se rend cependant compte que l’expédition Kerguelen l’a précédé. Il attribue donc finalement ce dernier nom à l’archipel.

Pour la petite histoire, c’est William Bligh (le futur capitaine du célèbre HMS Bounty) qui fut chargé de cartographier une partie des côtes de l’archipel.

La Commission de toponymie des TAAF

En 1966 cependant, la France, par le biais de la Commission de Toponymie des TAAF, opta pour la préséance de la langue française, notamment pour la dénomination des patronymes constituant de simples appellations géographiques, même si elle garda nombre de noms issus de missions antérieures à 1950. Elle laissa également, et volontairement, des blancs afin de permettre à de futures équipes d’exploration de nommer les zones découvertes suite à de nouvelles reconnaissances.

Pour la rivière et la vallée de l’« Arve », le lac et le glacier de « Chamonix », la Commission de Toponymie des TAAF proposa ces noms, afin de rappeler des lieux géographiques situés sur le Massif du Mont-Blanc.

Du Glacier de Chamonix à la vallée de l’Arve

Le glacier de Chamonix est un glacier de vallée, long de 3 km, qui se détache de la partie nord-est de la Calotte Glaciaire Cook. Il se déverse dans le lac de Chamonix, long d’environ 4 km, et qui est situé à une altitude de 120 mètres. A partir de là commence la vallée de l’Arve qui donne naissance à la rivière du même nom et qui, sur une douzaine de kilomètres, descend en direction de la Baie de la Marne, sur la partie nord-est de l’île.

Le Glacier de Chamonix sur la partie nord-est de la Calotte Cook

Conditions climatiques aux Kerguelen

Bien que situé très au sud de l’Océan Indien, l’archipel des Kerguelen est sur une bande australe situé à 1950 km de l’Antarctique. Le climat est donc océanique et froid, mais il n’est pas glacial. Les températures descendent en effet rarement en dessous de zéro (le record en hiver est de -9,5°). En été, elles dépassent rarement les 8°, même si l’on a connu des pics occasionnels à +23° (avril 2014). La pluie et le vent sont par contre très présents tout au long de l’année, surtout sur la côte ouest où il pleut trois fois plus que dans le reste de l’archipel.

Données géopolitiques

Administré par la France, l’archipel est un Territoire d’Outre-Mer situé dans l’Océan Indien et d’une superficie de 7215 km2. L’Archipel des Kerguelen dispose de 2800 km de côtes réparties sur un total de 300 îles. Le nombre d’habitants est d’environ 120, essentiellement établis dans le village de Port-aux-Français.

Contrées voisines:

470 km au sud-est des îles Heard-et-MacDonald (Australie)
1 405 km au nord-est des îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam (France)
1 405 km à l’ouest de l’archipel Crozet (France)

1 950 km des côtes de l’Antarctique
3 360 km de La Réunion au nord
3 900 km de l’Afrique au nord-ouest
4 015 km de l’Australie à l’est

Photo satellite des Kerguelen avec la Calotte glaciaire COOK

© Jean Plançon – La Mémoire de Veyrier, janvier 2017